Vu que tu es plus blanche

Pierre de Ronsard

Vu que tu es plus blanche que le lis,

Qui t’a rougi ta lèvre vermeillette

D’un si beau teint ? Qui est-ce qui t’a mis

Sur ton beau sein cette couleur rougette ?

Qui t’a noirci les arcs de tes sourcils ?

Qui t’a bruni tes beaux yeux, ma maîtresse ?

Ô grand beauté remplie de soucis,

Ô grand beauté pleine de grand liesse !

Ô douce, belle, honnête cruauté,

Qui doucement me contraint de te suivre,

Ô fière, ingrate, et fâcheuse beauté,

Avecque toi je veux mourir et vivre.

Analyse 

Vu que tu es plus blanche est un poème écrit par Pierre de Ronsard, un poète de la pléiade. Ce poème décrit la beauté d'une jeune fille, Cassandre, dont de Ronsard était profondément amoureux. Ce poème est aussi une déclaration d'amour.

Ce poème est composé de trois strophes de quatrains en décasyllabes. Plus précisément, il s'agit d'une chanson, une forme d'écriture assez répandue durant l'époque de la pléiade. Les rimes sont croisées dans l'ensemble du poème. On peut remarquer l'orthographe particulière de certains mots pour indiquer au lecteur comment lire le poème, pour ajouter au style et au rythme. L'auteur fait beaucoup appel aux couleurs dans ses description (vermillette, noirci, bruni). On note la présence de montreuses anaphores en qui et en ô en début de strophes. 

Dans ce poème, l'auteur décrit le visage de la jeune fille. Il commence par décrire sa pâleur, et comment le rouge de ses lèves attire le regard. De plus, ses yeux bruns et ses sourcils noirs semblent ne pas aller avec la blancheur de son teint. Dans la dernière strophe, le poète exprime la douleur que lui inflige une si grande beauté (ô douce, belle, honnête cruauté). Toutefois, le poète sait qu'il ne peut vivre avec elle. C'est pour cela qu'à la dernière strophe il dit «mourir et vivre» dans cet ordre. Il désir mourir avec elle et la retrouver dans l'haut-delà pour vivre avec elle.

Finalement, on peut dire que de Ronsard a un style d'écriture conforme à l'époque, car les strophes et les vers sont réguliers. Il est va de même pour les rimes. De plus, le sentiment amoureux est un theme que l'on retrouve dans l'époque de la pléiade. Comme le dit si bien Victor Hugo: «La poésie est un monde enfermé dans un homme». Cela s'applique très bien à ce poème, car le poète a tous ces sentiments enfermé en lui et les exprime dans un poème.